
Objectif plein sud, on devrait échapper à la pluie ! Enfin, ça c’est ce qu’on pensait…
En partant de Lovka, nous avons roulé 80km sous une pluie battante, trempés jusqu’à l’os, mais heureux de passer une nouvelle frontière. Nous arrivons à Shkoder, première grosse ville albanaise. On trouve de nombreux bazars, des voitures et vélos en pagaille, mais aussi, chiens, chats et même chevaux livrés à eux-mêmes. Nous sommes hébergés par un couple de cyclistes américains qui ont décidé de prendre leur retraite ici. Quelle surprise, quand ils annoncent que d’une minute à l’autre, un couple de cyclo grimpeur Danois doit venir aussi ! Apres Paklenica et Omis, on croise à nouveau la route de Marie et Anton.
Cette fois, nous décidons de faire un bout de route ensemble. Direction Tirana, environ 100km plus loin. Après avoir traversé Shkoder (non sans quelques petites frayeurs entre scooters et camions) nous nous enfonçons dans les campagnes albanaises.
Nous découvrons alors, des locaux d’une gentillesse et d’une curiosité sans égales.
Les klaxons sont nombreux ainsi que les « where are you from? », les « hello » et les cris de joies des enfants à notre passage.
On nous donne des conseils sur les routes à prendre, les endroits où trouver de l’eau et on se fait même offrir le café ! Rares sont les anglophones parmi eux, mais il semble que la bienveillance ne se soucie guère de la barrière de la langue.


Pour les 40 derniers km, nous devons rejoindre la route principale menant à Tirana. Cette dernière est très fréquentée et son goudron laisse un peu à désirer. Mais afin de rendre cette expérience totale, nous l’empruntons de nuit, et sous des trombes d’eau. Entre voitures, camions, et nids de poule dans lesquels Camille manque de disparaître, c’est tout un art de ne pas tomber ! Le compteur affiche 107 km, nous sommes fatigués, mouillés, mais contents d’être arrivés entiers dans un bel appartement.
Tirana est une drôle de ville, un capitalisme moderne qui semble se bâtir sur les fondations encore visibles du communisme d’autrefois.
Nous décidons de nous rendre à Krraba, un des rares secteurs d’escalade d’Albanie, conseillé par un contact local. L’aventure commence avec la recherche de la bonne station de bus, 1h de marche à travers la capitale pour trouver le petit bus pour Krraba. Puis une heure de transport dans des routes montagneuses qui laissera un souvenir digestif à nos amis du plat pays ! Arrivés au village, on doit compter une fois de plus sur la bienveillance des locaux pour nous indiquer le sentier qui mène à cette belle grotte du Cyclope.



Après encore une heure, nous finissons par atteindre le pied de cette falaise, magnifique, déversante, sauvage, et … complètement trempée. S’en suis une quantité de « Vin Dieu » à la hauteur de la frustration. Mais l’endroit est beau alors on insiste un peu, et on finit par trouver des voies grimpables ! Même si certaines nécessitent la Gore Tex, nous passons un super moment. Nous sommes même rejoints par un local à 4 pattes qui semble davantage intéressé par nos pique-niques que par l’escalade.
Pour ne pas être dépaysés, nous repartons sous la pluie. Une falaise qui méritera de revenir avec des conditions plus clémentes !

Nous quittons la capitale, direction Elbassan, on ne voit toujours pas de ciel bleu, mais ce matin, pas de pluie quel bonheur ! Tandis que Marie et Anton, décident de s’arrêter, nous choisissons de continuer afin d’éviter un bivouac humide en altitude ! C’est la fin d’une belle collaboration. France Danemark, rivale au foot, mais amis sur la route !
Cette route est très isolée, les chiens errants semblent plus nombreux que les voitures. Bien raide, elle nous dévoile des paysages et des panoramas qui nous font vite oublier nos quadriceps douloureux !
C’est au moment où nous arrivons chez notre hôte que la pluie se met à tomber, enfin un bon timing !


Nous sommes accueillis par Fatima, on passe de bons moments avec elle malgré la barrière de la langue. Au détour d’une balade, une femme nous alpague pour l’aider à attraper son dindon (pour le repas du nouvel an), après une course effrénée nous voilà invités à prendre le raki chez cette prof de littérature et son mari qui travaille dans le bâtiment. Le temps se lève et nous nous dirigeons « fièrement » vers la ville de Fier. (Facile). C’est sur ce trajet ou après plus d’une semaine de doute, nous avons enfin notre réponse, : NON le ciel bleu n’est pas banni d’Albanie !

On retrouve avec plaisir la campagne, les paysans à vélo, heureux d’apercevoir des étrangers à vélo en ce mois de décembre, on nous offre encore le café. Le temps semble s’être arrêté ; il n’est pas rare de croiser un âne tirant une calèche plus grosse que lui entre deux voitures, des bergers avec leur cheptel d’une quinzaine de moutons, des dindons, beaucoup de chiens errants certains paysans avec leurs faux. On est marqué par leur pauvreté et leur générosité.
Ici ceux qui n’ont rien nous offre tout, et c’est une belle leçon que nous offre l’Albanie.



Depuis Fier, nous décidons de nous rendre à Permet et ses belles gorges pour un dernier secteur d’escalade avant la frontière grecque. On trouve un beau bivouac sur la route, le réveil est assez frais, et les premiers kilomètres, légèrement difficiles. Mais quelle ambiance dans cette brume épaisse.
Sur la route, nous croisons d’innombrables falaises vierges de tout équipement. L’escalade albanaise n’est qu’à ses débuts, mais le terrain de jeux semble infini.

Arrivés à Permet, un premier camping nous refuse gentillement, car le sol est trop mouillé pour camper, nous tentons un 2ème qui est fermé. Mais le propriétaire, décide de nous offrir une bière, puis les clefs de son bar qui se situe au pied des gorges en question pour nous mettre à l’abri. Le froid est de plus en plus présent mais l’accueil des albanais nous réchauffe, une fois de plus.
Nous ne sommes pas seuls, chiens et chat sont là pour nous tenir compagnie.



Pour atteindre la falaise, il faut remonter le canyon qui abrite de nombreuses sources d’eau chaude. Malheureusement, la falaise résurge et seulement 2 voies seront praticables. Mais le décor, la baignade, et le petit chat tout mignon compensent largement cette petite déception.
Les matins sont gelés désormais, l’hiver s’installe pour mieux nous déloger. Il est temps de reprendre la route avant que la pluie nous rattrape !


Heading south, we should escape the rain! Well, that’s what we thought…
Leaving Lovka, we drove 80k under a driving rain, soaked, but happy to cross a new border. We arrived in Shkoder, the first big Albanian city. Many bazaars, cars and bikes in a mess. But also in the streets, dogs, cats and even horses left to themselves. We are hosted by a couple of American cyclists who have decided to retire here. What a surprise, when they announce that from one minute to the other, a couple of Danish cyclists will come too! After Paklenica and Omis, we cross again the road of Marie and Anton.


This time, we decide to ride together. Heading to Tirana, about 100km farther. After having crossed Shkoder, not without some small scares between scooters and trucks, we go into the Albanian countryside.
We discover then, locals of a deep kindness and curiosity.
Many cars blow theirs horns as a support, as well as the « where are you from? », the « hello » and the cries of joy of the children to our passage. They give us advices on the roads to take, the places where to find water and we are even offered the coffee! Rare are the English-speaker among them, but it seems that the kindness does not care about the barrier of the language.
For the last 40 km, we will have to join the main road leading to Tirana. There is a lot of traffic, and the road is really damaged. But in order to make this experience complete, we get on it by night, and in a heavy rain. Between cars, trucks, and potholes in which Camille almost disappeared, it is quite an art not to fall! The speedometer shows 107km, we are tired, wet, but happy to have arrived whole in a nice apartment.



Tirana is a strange city, a modern capitalism which seems to be built on the still visible foundations of the communism of the past.
We decide to go to Krraba, one of the few climbing areas in Albania, advised by a local contact. The adventure begins with the search for the right bus station, 1 hour walk through the capital to find the small bus for Krraba. Then one hour of transport in mountainous roads which will leave a digestive memory to our friends from the flat country! Arrived at the village, we have to count once more on the benevolence of the locals to indicate us the path which leads to this beautiful cave of the Cyclops.

After one more hour of walk we finally reach the foot of this cliff, magnificent, overhanging, wild, and… completely soaked. A quantity of « fuck » follows to the height of the frustration. But the place is beautiful then we insist a little, and we end up finding climbable ways! Even if some require the Gore Tex, we spend a great moment. We are even joined by a local with 4 legs who seems more interested by our picnics than by the climbing.
In order not to be disoriented, we art heading under the rain. A cliff that will deserve to come back with better conditions!



We leave the capital, on the way to Elbassan, we still don’t see blue sky, but this morning, no rain, what a blessing! While Marie and Anton, decide to stop, we choose to continue in order to avoid a wet bivouac in altitude! It is the end of a beautiful collaboration. France and Denmark, rivals in football, but friends on the bikes!
This road is very isolated, we pass more street dogs the car. Very steep, it reveals us landscapes and panoramas which make us forget our painful legs.
It’s when we arrive at our host’s house that the rain starts to fall, finally a good timing!

We are welcome by Fatima, and even if she does not speak English we have a really good time.
As we are hanging out in town, a woman yell at us, to get some help to catch her escaped Turkey. After a funny race we are invited to have raki at the home of this literature teacher and her husband who works in the building industry. The weather is getting better and we are heading to the town of Fier, without « fear »! (Easy).



From Fier, we decide to go to Permet and its beautiful gorges for a last climbing sector before the Greek border. We find a beautiful bivouac on the road, the alarm clock is rather fresh, and the first kilometers, slightly difficult. But what an atmosphere in this thick fog.
On the road, we cross countless cliffs untouched by any equipment. Albanian climbing is ont started, but the playground seems infinite.


Arrived at Permet, a first campsite refuses us kindly, because the ground is too wet to camp, we try a second one which is closed. But the owner, decides to offer us a beer, then the keys of his bar which is located at the foot of the gorges in question to put us at the shelter. The cold is more and more present but the welcome of the Albanians warms us up, once again.
We are not alone, dogs and cat are there to keep us company.



To reach the cliff, we have to go up the canyon which shelters many hot springs. Unfortunately, the cliff is still there and only 2 routes will be climbable. But the scenery, the swimming, and the cute little cat compensate this little disappointment.
The mornings are frozen from now on, winter is settling down to better dislodge us. It’s time to get back on the road before the rain catches up with us, again!








2 réponses à “Le Ciel bleu est-il banni d’Albanie ? – Is the Blue Sky banned from Albania?”
On dirait Pompon !
I an si tu te lavais tu aurais appris que l’eau ça mouille… 😝