
Bon, c’est le moment de vérité, est ce qu’on sait encore faire du vélo ? La traversée d’Athènes pour atteindre le port du Pyrée, nous donne rapidement une réponse : je remets les petites roues à Camille. Après le regard quelque peu interloqué des membres de l’équipage, on embarque nos vélos à bord, et le ferry largue les amarres. Au revoir Athènes et merci pour tous ces moments.
L’avantage du bateau c’est qu’on évite de remonter dans les terres alors que l’hiver est encore bien présent et que les falaises se trouvent sur la côte sud de la Turquie. De plus, on retarde le moment où on a mal aux fesses. 15h plus tard, nous débarquons à Rhodes. Une belle île, on se perd dans les petites ruelles de la vielle ville, on visite le Palais des Maitres.
On prend plaisir à flâner, profitant de cette dernière journée en Grèce après la mauvaise nuit passée dans le bateau.


En cherchant un peu, trouve un beau petit bivouac dans une ferme en ruine. On est content de ressortir la tente et le réchaud. D’autant que la nuit tombe désormais plus tard et que les températures sont plus clémentes. Le lendemain, après un ultime Souvlaqui, on embarque à nouveau, cette fois on change de pays, et de continent.
Dans la queue pour monter à bord, Camille entend un vélo, et c’est ainsi que nous faisons la belle rencontre de Pauline et Gus. Partis de Lille, ils voyagent en Tandem depuis 7 mois. Eux ne s’arrêtent pas dans des sites d’escalade, mais dans des fermes pour faire du volontariat. Je découvre en Gus un féroce adversaire de jeux de mots, tandis que Camille trouve en Pauline, enfin quelqu’un qui subit la même quantité de mauvaises blagues.


Le trajet passe vite, et nous voilà déjà au port de Marmaris. Afin de prolonger ce moment, nous décidons de bivouaquer ensemble. D’un commun accord, on repère un endroit prometteur sur la carte, bord de mer, au bout d’une route. On arrive à la tombée de la nuit c’est un très bel endroit, on pose nos tentes rapidement.
Mais ce cul-de-sac s’avéra être une carrière, et le ballet des camions bennes aura vite fait de masquer le doux bruit du ressac. Heureusement à 3h du matin quelques jeunes décident de nous venir en aide, ils débarquent avec de la musique qui doit s’entendre jusqu’en Grèce ! Une belle entrée en matière pour notre premier bivouac turc. On en gardera des cernes, mais aussi un drôle de souvenir partagé avec nos compagnons que nous devons déjà quitter.


Nous prenons donc la direction de Datça avec une météo maussade et une route un peu raide. La reprise n’est pas facile pour nos petites jambes. La traversée en bateau aura rendu la transition gréco-turque un peu brutale. Mais tandis que les nuages se lèvent, une voiture s’arrête, et on nous invite à boire le thé, quel accueil ! Le moral est remonté à bloc !
La route est très belle sur cette presqu’île, peu de voiture, mais beaucoup de dénivelé ! Les côtes nous paraissent bien raides, les vélos bien lourds, et nos cuisses bien faibles… On dirait qu’on a un peu perdu l’habitude ! 80km plus tard nous arrivons enfin à Datça Base camp, un petit camping tenu par Hayat et Husseyïn, un couple turc aussi chaleureux que leur Camping.



Dès le lendemain, nous allons voir cette fameuse grotte Can Baba, et là, c’est le grand waw. Le cadre, la qualité du rocher, les colos interminables. C’est sans aucun doute la falaise de couenne la plus bluffante depuis notre départ. On comprend assez vite qu’on va y passer un peu plus que 3 ou 4 jours…
Les autres grimpeurs viennent d’un peu partout canadiens, anglais, allemands, américains, belges, hollandais, turcs, russes, slovènes, australiens… Mais il n’y a pas trop de monde, on se connaît tous assez vite et l’ambiance est très bonne.


Les grimpeurs locaux sont peu nombreux, et beaucoup d’habitants du village ignorent même l’existence de cet endroit. Nous aurons la chance d’amener un couple à la découverte de cette magnifique grotte. L’anglais parfois mal maîtrisé, est remplacé par des gestes et de grands sourires.
Le temps d’un week-end de repos, nous allons au village de Datça, nous sommes hébergés par Dimitri et Helena, un couple de cyclistes russes, venu s’installer ici juste après le début de la mobilisation. Cela nous met une nouvelle fois face à notre grand privilège de pouvoir voyager à notre guise et non par obligation.


C’est une très belle rencontre, Dimitri et Helena, on apprécie leur gentillesse et leurs histoires. Ils viendront même nous voir grimper. Dimitri, journaliste et passionné de vidéos nous fera quelques très belles photos et tournera un clip pour sa chaîne YouTube !
À notre retour d’une belle journée de grimpe (où j’enchaîne mon premier vrai 7c) j’aurai une belle surprise organisée par Camille. On fête mes 27 ans avec nos si gentils hôtes et leurs amis, superbe soirée arrosée à coup de Racki !


Les journées de grimpe s’enchaînent, et tandis que Camille fera un jour de repos supplémentaire avant d’enchaîner un superbe 8a+ sur les conseils de Vian (merci à elle !). Je pars avec Gary et Esme, 2 amis hollandais à la découverte de secteurs moins connus et plus reculés. Ces secteurs s’avèrent être également très beaux et atypiques ! Les possibilités du coin semblent sans fin…

Mais il temps de se décider à reprendre la route, on avait dit 4 jours, et cela fait presque 3 semaines… il faut dire que tout est bien ici. L’escalade bien sûr, d’une quantité et d’une qualité quasi infinie ; l’ambiance à la falaise ; le camping, ce petit coin de paradis et ses hôtes aux petits soins avec nous. Bref il nous est difficile de partir. Et puis il y aussi Badem (amende) et Zeytin (olive) mes copains à 4 pattes. Mais une fois de plus, Camille ne veut pas que je les prennent dans nos sacoches… Apparemment, je leur ferais plus de caresses et papouilles qu’à elle !


Ces rencontres resteront gravées dans nos mémoires. Un grand merci à Hayat et Husseiyn pour leur accueil chaleureux mais aussi à Gary et Esme, ainsi qu’à Steve et Ingrid qui se sont spontanément proposés pour prendre nos affaires de grimpe. Nous allégeant ainsi pour les 400 prochains km, et les dénivelés qui vont avec !
Well, it’s this a crucial moment, do we still know how to ride a bike? Crossing Athens to reach the port of Piraeus, gives us quickly an answer: I put back the small wheels on Camille’s. The members of the ferry’s crew, seem a bit surprise to see us and our bicycles, but there is no problen and the boat is leaving with us. Goodbye Athens and thank you for all these moments.


The advantage of the boat is that we avoid going up in the lands whereas the winter is still present and that the cliffs are on the south coast of Turkey. Moreover, we delay the moment when we will have a sore ass !
15 hours later, we disembark in Rhodes. A beautiful island, we lose ourselves in the small lanes of the old city, we visit the Palace of the Masters.
We take pleasure to stroll, taking advantage of this last day in Greece after the bad night spent in the boat.
We have to look a bit around but we finally find a beautiful small bivouac in a ruined farm. We are happy to take out the tent and the stove. Even more with late night fall and the warmer temperature. Winter seem to be over. The next day, after an ultimate Souvlaqui, we embark again, this time we change country, and continent.


In the queue to get on board, Camille hears a bicycle, and that’s how we meet Pauline and Gus. They left from the town Lille, with Tandem 7month ago. They don’t stop in climbing crags, but in farms to do voluntary work. I discover in Gus a fierce opponent of jokes, while Camille finds in Pauline, finally someone who suffers the same amount of bad jokes.
The journey passes quickly, and we are already at Marmaris port. In order to make this meeting last, we decide to bivouac together. By mutual agreement, we locate a promising place on the map, seaside, at the end of a road. We arrive at nightfall it is a very beautiful place, we put our tents quickly. But this dead end will turn out to be a quarry, and the ballet of the dump trucks will have quickly made to mask the soft noise of the sea.


Fortunately at 3 a.m. some young people decide to come to our aid, they disembark with music which must be heard until Greece! A nice start for our first Turkish bivouac. We will keep some rings, but also a funny memory shared with our companions that we must already leave.
We take the direction of Datça with a gloomy weather and a slightly steep road. The resumption is not easy for our small legs. The crossing by boat will have made the Greek-Turkish transition a bit rough. But while the clouds rise, a car stops, and we are invited to drink tea, what a welcome! The moral is raising back !


The road is very beautiful on this peninsula, few cars, but a lot of up and down ! The slopes seem to us quite steep, the bikes quite heavy, and our thighs quite weak… We seem to have lost the habit! 80km later we finally arrive at Datça Base camp, a small campsite held by Hayat and Husseyïn, a Turkish couple as warm as their campsite.
The next day, we go to see this famous Can baba cave, and there, what a crag ! The setting, the quality of the rock, the endless colos. It is without any doubt the most bluffing cliff have been to since our departure. We quiclky understand that we are going to spend there a little more than 3 or 4 days…


The other climbers come from all over Canada, England, Germany, America, Belgium, Holland, Turkey, Russia, Slovenia, Australia… But there are not too many people, we all know each other quite quickly and the atmosphere is very good.
The local climbers are few, and many inhabitants of the village do not even know the existence of this place. We will have the chance to bring a couple to the discovery of this magnificent cave. The English sometimes badly mastered, is replaced by gestures and big smiles.


The time of a weekend of rest, we go to the village of Datça, we are host by Dimitri and Helena, a couple of Russian cyclists, come to settle here just after the beginning of the mobilization. This makes us realize once again our great privilege to be able to travel as we please and not by obligation.
It is a very beautiful meeting, Dimitri and Helena, we appreciate their kindness and their stories. They will even come to see us climbing. Dimitri, journalist and passionate of videos will make us some very beautiful photos and will shoot a clip for his YouTube channel!


When we come back from a great day of climbing (where I did my first real 7c) I will have a nice surprise organized by Camille. We celebrate my 27 years with our sweet hosts and their friends, superb evening, plenty of laugh and plenty of Turkish Racki!
The climbing days follow each other, and while Camille is having an extra day of rest before climbing a superb 8a+ on Vian’s advice (thanks to her!). I leave with Gary and Esme, two Dutch friends, to discover less known and more remote crags. Those sectors turn out to be very beautiful and atypical too! The possibilities of the area seem endless…



But it’s time to decide to take the road again, we said 4 days, and it’s been almost 3 weeks… it must be said that everything is good here. The climbing of course, of an almost infinite quantity and quality; the atmosphere at the crags; the campsite, this little corner of paradise and its hosts who take care of us. In short, it is difficult for us to leave. And then there is also Badem (fine) and zeytin (olive), my four-legged friends. But once again, Camille does not want me to take them in our bags… Apparently, they are getting more more petting than her!
Those meetings will remain engraved in our memories. A big thank you Hayat and Husseyin for their warm welcome and also to Gary and Esme, as well as Steve and Ingrid who spontaneously offered to take our climbing gear. This will give us a good start for the next 400 km, and the elevation that go with it!




6 réponses à “Une vie de pacha à Datça / Climbing amazing tufa In Datça”
Wahou, Ivan du rêve votre article ! Les photos de la grimpette sont impressionnantes 😮
Par contre l’expression « la couenne » reste assez mystérieuse pour les végétariens, néophytes en escalade que nous sommes. « Bises cyclettes » comme on dit chez nous !
Merci pour ce commentaire que nous avons savourer voir même degusser avec plaisir.
La couenne, c’est une partie du jambon, mais aussi l’escalade sportive ou après chaque longueur on redescend. Contrairement aux grandes voies ou l’on continue de monter !
Par ici nous on fais plutôt des « bises en thyn » bonne route !
Quant à moi, il y a quand même un truc qui me turlupine : ça veut dire quoi « je remets les petites roues à Camille »
Toute ma compassion à Camille et Pauline obligées de supporter les vannes de leur énergumène compagnon. Allez, Gus et Ivan, je vous en veux pas. Mais en attendant, prenez celle-ci en pleine poire :
Est-ce que la maman d’un œuf de Pâques est une poule en chocolat ?
Pour moi, Il y a quelque chose qui cloche ………
Bonnes Fêtes Pascales à tous
Grosses bises à Camivan
Pépé marsannais qui, dans la série « CONTRE LA REFORME », en est, avec Mamy bien sûr, à son 12ème épisode. Courage, on y est presque !!!
Ça veut dire qu’il avait peur que je tombe alors il a remis les petites roues sur mon vélo😉 😅si tu t’y mets aussi je m’en sors plus🤯
Bisous et bonne fête aussi !
It was great to meet you both, and I look forward to reading the next chapter of your travels! All the best, Karl
Thank you Karl, we shall meet you again in Scotland at somepoint !